Écrire dans le silence, soigner dans la présence
Écrire dans le silence, parler à ceux qui écoutent
Il fut un temps où je pensais que l’écriture devait être un dialogue, un échange vibrant entre celui qui donne et celui qui reçoit. Un partage où chaque mot trouvé résonne dans l’esprit de l’autre, créant un écho, une discussion silencieuse. Mais au fil du temps, j’ai compris que l’écriture est souvent une prière murmurée dans le vent, un message lancé dans l’invisible, sans promesse d’être entendu.
J’écris, pourtant. Encore et toujours.
Non pas parce que j’attends une réponse, ni même un signe de reconnaissance. Mais parce que les mots ont en eux une force propre, une nécessité impérieuse. Ils naissent d’un mouvement intérieur, d’un souffle qui cherche à s’exprimer, à laisser une empreinte, aussi légère soit-elle.
Je sais que peu me lisent. Et je m’en fiche.
J’écris, non pas pour la foule anonyme qui défile sans s’arrêter, mais pour ceux qui prennent le temps. Ceux qui, d’un regard attentif, captent l’essence cachée entre les lignes. Ceux qui comprennent que chaque mot est un fragment de moi, un bout de chemin partagé.
Mais surtout, je garde mon énergie pour ceux qui franchissent la porte de mon cabinet. Ceux qui viennent avec leurs douleurs, visibles ou invisibles, leurs silences chargés de non-dits, leur désir de retrouver une harmonie qu’ils croyaient perdue.
À eux, je donne tout.
Mon écoute, mon savoir, mes mains, mon attention profonde. Car dans cet espace, il ne s’agit pas de bruit, d’apparences ou de superficialité. Il s’agit d’un lien véritable, d’une rencontre authentique, d’une transformation qui se fait dans la confiance et la présence réelle.
Là où les écrits peuvent se perdre dans l’océan des mots, le soin, lui, ne se dissout pas. Il ancre, il touche, il apaise.
Alors j’écris, sans attente.
Et si, parmi ces lignes, un cœur venait à se reconnaître, à se sentir moins seul, à entrevoir une autre façon de ressentir la vie, alors peut-être que mes mots auront trouvé leur place.
Peut-être que le silence n’est pas un vide, mais un espace sacré où les âmes se rencontrent autrement.
Et cela me suffit.
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