Conte de Noel. Pour petits et grands.
Le Noël des Deux Étoiles
Dans une grande ville illuminée par les guirlandes
scintillantes, deux étoiles brillaient dans le ciel de Noël. L’une, Étoile
Dorée, veillait sur les quartiers riches, où les maisons étaient décorées de
lumières et d’ornements somptueux. Dans ces rues, les vitrines éblouissantes
regorgeaient de jouets et de friandises, promettant des Noëls fastueux.
L’autre, Étoile Argentée, éclairait les zones modestes, où la lumière des
réverbères dansait sur les toits usés. Ici, les cheminées étaient souvent
froides, et les tables étaient modestes, parfois vides.
Chaque étoile, depuis son poste, observait en silence le
monde d’en bas. Étoile Dorée, fascinée par l’abondance, voyait des enfants
déballer des montagnes de cadeaux, des familles rire autour de festins
somptueux. Mais parfois, elle apercevait aussi des regards distraits, comme si
quelque chose manquait. De son côté, Étoile Argentée était touchée par les
sourires simples des familles qui, avec peu, partageaient tout ce qu’elles
avaient. Elle se demandait pourquoi ceux qui avaient si peu semblaient souvent
plus heureux.
Une nuit de Noël, éclairée par une lune argentée, les deux
étoiles décidèrent de se parler.
— Tu sais, dit Étoile Dorée, je me demande si mes familles
les plus riches se rappellent encore ce qu’est la véritable joie. Elles ont
tant de choses, mais parfois, je sens une absence dans leur cœur.
— Et moi, répondit Étoile Argentée, je vois des familles qui
rêvent d’un Noël un peu plus doux. Je me demande comment leur apporter une
étincelle de magie.
Les deux étoiles eurent alors une idée. Elles décidèrent
d’unir leurs lumières pour changer les cœurs des habitants de la ville.
Cette nuit-là, leur lumière fusionna et une pluie d’étoiles
filantes traversa le ciel. Les habitants, fascinés par ce spectacle, sentirent
quelque chose changer en eux.
Dans un grand manoir, une petite fille déposa son poupon
près du sapin et dit à sa mère :
— Maman, si on donnait mes anciens jouets à des enfants qui
n’en ont pas ?
Sa mère, touchée, décida d’agir. Cette nuit-là, plusieurs
sacs de jouets et de vêtements furent apportés à des maisons voisines où les
enfants n’avaient rien à déballer.
De l’autre côté de la ville, dans un petit appartement, un
garçon brisa son dernier biscuit en deux et en donna un morceau à son petit
frère.
— Quand on aura plus, lui dit-il, on partagera avec
d’autres, promis.
Partout en ville, des gestes inattendus se multiplièrent.
Les riches déposèrent des cadeaux anonymes devant des portes. Les plus modestes
offrirent des chansons, des dessins, ou des objets faits main. Les rues,
d’habitude si divisées, se remplirent de chaleur. Les barrières invisibles
entre les mondes commencèrent à tomber.
Au matin de Noël, une vieille dame qui vivait seule ouvrit
sa porte et trouva une boîte remplie de douceurs et une lettre qui disait : «
Joyeux Noël. Vous n’êtes pas seule. » Elle pleura, mais ce fut de joie.
Dans un parc enneigé, des enfants de tous horizons jouèrent
ensemble. Un garçon riche, portant une écharpe en cachemire, offrit ses gants à
une fillette qui grelottait. Elle lui donna en échange une petite étoile
qu’elle avait fabriquée en papier d’aluminium.
Les deux étoiles, Dorée et Argentée, observèrent cette
transformation avec tendresse. Elles savaient que ce Noël serait inoubliable.
Pas parce qu’il était parfait, mais parce qu’il était rempli de l’essentiel :
l’amour, le partage, et la véritable magie de Noël.
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